Le cancer de l'endomètre
Le cancer de l'endomètre touche 1 à 2 femmes européennes sur 100. Chaque année, le diagnostic de cancer est confirmé pour environ 88 000 femmes. Quels sont les signes d'un cancer de l'endomètre ? Quelles en sont les causes et comment le soigner ?
Définition
L'utérus est l'organe de la gestation : il permet d'accueillir le bébé, mais aussi de l'expulser lors de l'accouchement. Dans la paroi interne de l'utérus se trouve l'endomètre, le revêtement muqueux. Parfois, il arrive que des cellules endométriales se multiplient de manière anarchique, jusqu'à la formation d'un amoncellement de cellules anormales nommée tumeur.
Le cancer de l'endomètre fait partie des cancers du corps de l'utérus, car c'est la muqueuse intérieure qui est touchée. Souvent, la tumeur débute au niveau de l'épithélium, la première couche de l'endomètre. C'est pourquoi les cancers de l'endomètre sont des carcinomes.
D'après l'Institut national du cancer, le cancer de l'endomètre représente la 4ème cause de cancer chez les Françaises. En 2018, plus de 8 200 nouveaux cas ont été signalés. De bon pronostic, le cancer de l'endomètre est le plus fréquent des cancers gynécologiques, derrière le cancer du sein. Il survient le plus souvent chez les femmes ménopausées.
Quels sont les symptômes d'un cancer de l'endomètre ?
Le carcinome de l'endomètre évolue progressivement, lentement. Les signes du cancer de l'endomètre ne sont pas spécifiques. Néanmoins, il peut se manifester par certains symptômes, tels que des :
- métrorragies : ce sont des saignements vaginaux qui surviennent en dehors des cycles menstruels ;
- écoulements de sang vaginaux chez la femme ménopausée ;
- ménorragies : flux sanguin important lors des règles, parfois accompagné de caillots de sang ;
- leucorrhées : il s'agit de pertes vaginales de couleur blanche, voire rosée lorsqu'elles sont associées à des pertes de sang ;
- cystites : infections urinaires ;
- douleurs dans le bas-ventre ;
- des pertes malodorantes, témoins d'une infection.
Ces signes ne sont pas systématiquement révélateurs d'un cancer de l'endomètre. Toutefois, il convient de consulter son médecin ou son gynécologue si un ou plusieurs de ces symptômes sont présents.
Qu'est-ce qui provoque le cancer de l'endomètre ?
Il existe trois principaux facteurs de risque dans la survenue du cancer de l'endomètre : l'âge et le poids, des prédispositions génétiques et l'imprégnation hormonale.
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L'âge et le poids
A mesure que les années passent, les risques de développer ce type de carcinome peuvent augmenter. Bien évidemment, l'âge n'est pas l'unique facteur à prendre en compte. Une femme obèse est plus exposée, surtout si cet état est associé à des pathologies comme le diabète, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ou à de l'hypertension.
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La génétique
Les prédispositions génétiques peuvent être responsables de l'augmentation des risques de développer le cancer de l'endomètre. Il est avéré que le syndrome de Lynch est associé à un risque plus important de cancer colorectal et de carcinome de l'endomètre. Il arrive alors que le cancer de l'endomètre se déclare avant l'âge de 48 ans.
-
Les hormones
Les hormones sont aussi en lien avec la tumeur de l'endomètre. Certains traitements hormonaux sont mis en cause, comme les médicaments anti oestrogéniques, recommandés pour lutter contre le cancer du sein (tamoxifène uniquement).
Lors de la ménopause, des produits pharmaceutiques sont prescrits dans le but de soulager les symptômes des patientes : ce sont les THM (traitements hormonaux de la ménopause). Toutefois, si l'œstrogène est combiné à de la progestérone à un taux plus élevé, les risques seraient nettement diminués.
Comment détecter le cancer de l'endomètre ?
Contrairement aux cancers du col de l'utérus, il n'existe pas, à ce jour, de moyen de dépistage du cancer de l'endomètre. Lorsque des signes apparaissent, le gynécologue commence par faire un examen clinique après avoir interrogé la patiente. L'examen gynécologique ne permet pas de poser le diagnostic du cancer de l'endomètre, mais de constater les saignements ou une tuméfaction pelvienne.
Un complément d'examen par échographie pelvienne peut être prescrit afin d'évaluer plus précisément l'épaisseur de l'endomètre.
La présence d'un cancer ne sera confirmé que par une analyse au microscope d'un échantillon de tissu provenant de l'endomètre. Le prélèvement peut se faire de deux façons différentes :
- soit par biopsie simple en consultation gynécologique (petit prélèvement par succion)
- soit par voie hystéroscopique : le prélèvement est réalisé sous contrôle de la vue à l'aide d'une caméra insérée dans l'utérus (hystéroscope) et d'un petit instrument chirurgical. Ce geste ne nécessite habituellement pas d'anesthésie.
Ainsi, la nature des cellules est déterminée (cancéreuses ou non).
Dans un second temps, si le résultat est positif, il est nécessaire de réaliser un bilan d'extension du cancer. Une échographie pelvienne peut être prescrite si elle n'a pas été faite auparavant. Mais surtout, l'examen essentiel à réaliser devant la mise en évidence d'un cancer de l'endomètre est l'IRM pelvienne. Celle-ci permet de rechercher une éventuelle extension de cellules cancéreuses au sein de l'utérus ou à d'autres organes. Aussi, l'IRM est une étape importante pour choisir le traitement le plus adapté au stade de la maladie.
Traitement : est-ce que le cancer de l'endomètre se soigne ?
Une fois l'IRM terminée, un parcours de soin est proposé. Le choix du traitement pour soigner le cancer de l'endomètre se fera parmi quatre types, plus ou moins complémentaires : la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie et l'hormonothérapie.
La chirurgie est l'un des traitements les plus fréquents pour soigner le cancer de l'endomètre. Il s'agit de l'hystérectomie totale. Cette chirurgie gynécologique correspond à l'ablation du col et du corps de l'utérus. Les trompes et les ovaires sont également retirés. Si le cancer du corps de l'utérus est à un stade précoce, seuls les ganglions lymphatiques situés près de la tumeur sont retirés.
Souvent, la radiothérapie (curiethérapie ou radiothérapie externe) est nécessaire afin de compléter le traitement chirurgical. L'irradiation démarre entre 6 et 8 semaines après la chirurgie. Dans certains cas, la radiothérapie est le traitement principal.
La chimiothérapie, utilisée seule ou avec d'autres traitements, est un choix fréquent pour soigner les tumeurs avancées ou ayant entraîné des métastases. C'est également le cas de l'hormonothérapie.
D'après le Fonds anti cancer, ce sont les femmes âgées de plus de 50 ans qui sont les plus touchées par le cancer de l'endomètre. Selon eux, 25 % des femmes le déclarent avant la ménopause. Lorsque le diagnostic est confirmé, c'est le plus souvent un cancer de l'endomètre au stade 1. Le stade 1 signifie que la tumeur est localisée dans l'utérus. Pour ces femmes le pronostic du cancer de l'endomètre est bon et le taux de survie après 5 ans est de 90 %.
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Publication le 31/08/2022 par Céline Desrumaux
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