En quoi une perte de poids peut-elle parfois améliorer un Syndrome des Ovaires Polykystiques ?
Maladie hormonale qui touche une femme sur 10 en âge de procréer, le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) entraîne des symptômes très différents d’une femme à l’autre. Parmi eux : une prise de poids qui aggrave les autres symptômes et expose à des facteurs de risque cardiovasculaires.
Dans cet article, découvrez à quoi est due la prise de poids que connaissent certaines femmes atteintes de SOPK, le lien avec leurs symptômes et comment perdre du poids.
A quoi est due la prise de poids en cas de Syndrome des Ovaires Polykystiques ?
En cas de SOPK, la production de certaines hormones est déréglée. Les androgènes, en particulier la testostérone, sont produites en excès par les ovaires. On parle d’hyperandrogénie, la testostérone étant habituellement retrouvée en petite quantité chez les femmes.
Cette sécrétion excessive d’androgènes favorise le développement d’un surpoids chez les femmes. On estime que la moitié des femmes atteintes de SOPK prennent beaucoup de poids et ne parviennent pas à maigrir facilement.
Pourquoi est-il intéressant de perdre du poids en cas de surpoids dû à un Syndrome des Ovaires Polykystiques ?
La prise de poids en cas de SOPK peut présenter de nombreux impacts négatifs chez les femmes.
L’hyperandrogénie peut favoriser le développement d’un syndrome métabolique défini par :
- une obésité abdominale, c’est-à-dire un tour de taille de plus de 80cm chez la femme ;
- au moins l’un des 2 facteurs parmi : un taux élevé de triglycérides, un faible taux de “bon” cholestérol (HDL), une hypertension artérielle et un taux élevé de glycémie veineuse.
Le surpoids et le syndrome métabolique augmentent aussi le risque de :
- insulinorésistance et diabète ;
- hypertension artérielle ;
- maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, Accident Vasculaire Cérébral, angine de poitrine…) ;
- infertilité.
C’est pourquoi les femmes sont suivies au niveau cardiovasculaire.
Par ailleurs, il existe un lien entre le poids et les symptômes du SOPK. On estime qu’en cas de surpoids, en perdant environ 10% du poids initial, l’hyperandrogénie est diminuée. Les cycles sont parfois retrouvés, tout du moins l’aménorrhée est améliorée, ce qui peut être positif dans la perspective d’une grossesse.
Comment perdre du poids en cas de Syndrome des Ovaires Polykystiques ?
Pour améliorer les symptômes et diminuer les facteurs de risque associés au surpoids dû au SOPK, il peut être intéressant de perdre du poids pour les femmes concernées. Pour ce faire, il est recommandé d’allier deux types de mesures hygiéno-diététiques :
- une alimentation équilibrée ;
- une activité physique régulière.
Chez les femmes en situation d’obésité majeure, une chirurgie bariatrique peut être envisagée. Elle doit être discuté au cas par cas avec le médecin car cette approche n’est pas destinée à toutes les femmes. La chirurgie concerne l’anatomie de l’estomac et de l’intestin, et agit aussi sur la sécrétion des hormones qui régulent l’appétit et le stockage de l’énergie.
Quel régime alimentaire adopter en cas de Syndrome des Ovaires Polykystiques ?
Perdre du poids ne nécessite pas forcément de faire un régime. C’est avant tout :
- écouter son corps, son appétit et sa satiété ;
- ne pas sauter de repas ;
- privilégier 3 repas par jour à heures régulières ;
- consommer suffisamment de fruits et de légumes. On recommande 5 fruits et légumes par jour, autrement dit 3 portions de légumes et 2 fruits ou 4 de légumes et 1 fruit ;
- manger des légumineuses (lentilles, haricots, pois chiches…) au moins 2 fois par semaine ;
- ne pas bannir les féculents et privilégier les céréales complètes ;
- manger du poisson au moins 2 fois par semaine (en particulier les poissons gras comme les sardines, le maquereau, le hareng ou le saumon) ;
- diminuer les aliments trop sucrés, trop salés ou trop gras, ainsi que les plats transformés, la charcuterie (pas plus de 150g par semaine) et la viande rouge (pas plus de 500g par semaine de porc, bœuf, veau, mouton, agneau et abats).
Comment perdre du poids en adaptant son activité physique ?
Il ne s’agit pas de devenir un grand athlète pour perdre du poids. Simplement de bouger davantage, et d’être moins sédentaire. Les recommandations sont d’effectuer une activité physique dynamique au moins 30 minutes par jour, soit d’intensité modérée (vous pouvez parler et bouger en même temps), soit d’intensité élevée (vous transpirez et vous êtes essoufflé).
Pensez à :
- débuter ou augmenter une activité physique ou sportive (marche, course, natation, vélo, sport de balle, fitness…), mais aussi les tâches domestiques (jardinage, bricolage…) ou de loisir ;
- vous lever au moins toutes les deux heures afin de diminuer le temps passé assis ou allongé.
Faut-il systématiquement chercher à perdre du poids en cas de Syndrome des Ovaires Polykystiques ?
Non ! Les femmes touchées par un SOPK mais qui ne sont pas en surpoids n’ont pas d’intérêt particulier à maigrir. Il n’y aura pas d’impact positif sur leurs symptômes ou sur les facteurs de risque associés au surpoids ou au syndrome métabolique.
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Sources :
- ameli.fr
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/syndrome-ovaires-polykystiques - Inserm
https://www.inserm.fr/dossier/syndrome-ovaires-polykystiques-sopk/ - Programme National Nutrition Santé (PNNS)
https://www.mangerbouger.fr/manger-mieux
Publication le 29/08/2022 par Fanny Bernardon
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