SOPK : comment se déroule le diagnostic ?
SOPK est l'acronyme pour syndrome des ovaires polykystiques, une maladie hormonale très fréquente chez les femmes en âge de procréer. Il touche près d’une femme sur dix. Pourtant, le diagnostic du SOPK reste difficile à poser. Si les premiers signaux d'alerte se manifestent le plus souvent à la puberté, le diagnostic de sopk peut prendre plusieurs années. Bien souvent, les femmes concernées consultent leur médecin pour des problèmes d'ordre esthétique (excès de pilosité, acné, prise de poids) ou lorsqu'elles rencontrent des difficultés à concevoir un enfant. C’est d’ailleurs généralement lors d’une consultation pour infertilité que le syndrome des ovaires polykystiques est identifié. Mais l'un des signes clés reste l'absence de règles ou des cycles menstruels irréguliers. La complexité du syndrome des ovaires polykystiques entraîne une lenteur de diagnostic, les symptômes du SOPK pouvant également être attribués à d’autres pathologies.
Plusieurs examens sont nécessaires pour confirmer la présence du syndrome : prise de sang, bilan hormonal, échographie pelvienne… Faisons le point sur les étapes du diagnostic de cette pathologie.
Comment savoir si on a le SOPK ?
Identifier les symptômes et consulter son médecin
Troubles de la fertilité, absence d'ovulation, cycles menstruels irréguliers voire absence de règles, acné, chute des cheveux ou, à l'inverse, croissance excessive des poils due à une hyperandrogénie… La liste des symptômes du SOPK est longue et ils se traduisent différemment selon les patientes. Dès qu’ils se manifestent, consultez votre médecin traitant qui saura identifier les signes et vous orienter vers un spécialiste de cette pathologie.
Qui peut diagnostiquer le sopk ?
- Le gynécologue spécialiste des OPK. Le SOPK engendre souvent des problèmes d'infertilité, c’est la raison pour laquelle le gynécologue est le spécialiste recommandé pour cette pathologie.
- L'endocrinologue. Le syndrome des OPK relève de l’endocrinologie car il est lié à un dysfonctionnement hormonal. L'endocrinologue est donc l'autre spécialiste le mieux à même de reconnaître les symptômes du SOPK et de poser un diagnostic.
Lors de votre consultation, votre médecin s’intéressera à vos antécédents médicaux et gynécologiques. Il vous interrogera sur les différents symptômes que vous avez observés et sur le déroulement de vos cycles menstruels. Chez les femmes qui n’ont plus de règles, le praticien peut proposer un traitement à base de progestérone pour les déclencher. S’il soupçonne effectivement la présence du syndrome, le spécialiste vous fera passer une série d’examens. Ceux-ci sont destinés à déceler la présence d’au moins deux des trois critères dits « de Rotterdam », seuls aptes à confirmer le diagnostic.
Comment diagnostiquer le syndrome des ovaires polykystiques ?
Les critères de Rotterdam :
L’approche diagnostique du SOPK a longtemps été matière à débats. En décembre 2013, la Société américaine d’endocrinologie publiait ses dernières recommandations pour le diagnostic et la prise en charge de cette pathologie. En 2014, la Société européenne d’endocrinologie empruntait la même voie. Le consensus dit de Rotterdam édicte les trois critères clés permettant de poser le diagnostic d'un syndrome des OPK.
- Une hyperandrogénie clinique (hirsutisme, acné, chute des cheveux androgénique) ou biologique (taux de testostérone anormalement élevé).
- Des troubles de règles témoins d'une ovulation rare ou absente (oligo-anovulation ou anovulation). Les critères de Rotterdam ont établi que des cycles inférieurs à 21 jours ou supérieurs à 35 jours étaient considérés comme dysovulatoires.
- Un volume ovarien important (supérieur à 10 ml et sans présence de kyste ni de follicule dominant) et/ou un nombre important de petits follicules décelé lors d'une échographie par voie vaginale.
Quels examens effectuer ?
Pour confirmer le diagnostic d’un syndrome polykystique des ovaires, votre médecin spécialiste vous demandera de réaliser un bilan hormonal et sanguin, ainsi qu’une échographie pelvienne.
Un bilan hormonal
- Hormones folliculo-stimulantes (FSH) et hormones luthénisantes (LH) :
Ce bilan est effectué à partir d'une prise de sang, au début du cycle menstruel (entre le 2ème et le 5ème jour). Les femmes qui n’ont plus de règles se verront proposer un traitement progestatif pour les provoquer. Le bilan hormonal doit permettre de mesurer le dosage de l’hormone folliculo-stimulante (FSH) et de l‘hormone lutéinisante (LH), deux hormones sécrétées par une glande située dans le cerveau (l’hypophyse). L'hormone folliculo-stimulante et l'hormone lutéinisante contrôlent le cycle ovarien et leur taux varie pendant le cycle. En temps normal, le taux de base de LH est inférieur au taux de FSH, puis augmente au cours du cycle menstruel. En présence d’un SOPK, c’est l’inverse qui se produit. Le taux de base de LH est plus élevé que la normale et il n’augmente pas en milieu de cycle, comme il devrait le faire pour déclencher l’ovulation. On dit qu'il y a inversion du rapport FSH / LH.
- Hormones androgènes :
Le bilan s’intéresse également aux hormones androgènes (testostérone, androstènedione et SDHA) dont le dosage présente un taux élevé chez les femmes atteintes du SOPK. C’est ce taux de testostérone anormalement élevé qui est responsable de certains symptômes comme l’hyperpilosité ou l’alopécie. L'hypersécrétion des androgènes favorise également la prise de poids. Or il existe un lien de corrélation entre l'indice de masse corporel et l'infertilité due à cette maladie.
- Les autres hormones :
Enfin, en fonction des situations observées, d'autres dosages hormonaux sont demandés afin d'éliminer d'autres pathologies responsables de symptômes similaires à ceux du SOPK (prolactine, TSH, 17 hydroxy-progesterone, cortisol urinaire etc).
Un bilan sanguin métabolique
Le SOPK augmente le risque de syndrome métabolique (surpoids, hypertension artérielle, trouble de la glycémie) et de diabète de type 2. C’est pourquoi il est nécessaire de compléter le bilan hormonal par un bilan sanguin métabolique. On vous demandera donc d’effectuer des dosages de glycémie et d’insulinémie ainsi qu’un bilan lipidique, dont les taux ont tendance à augmenter en présence d’un SOPK.
Une échographie abdomino-pelvienne
Une échographie pelvienne et/ou abdominale, doit permettre de déterminer la taille des ovaires (de 1,5 à 3 fois la taille normale dans le cas d'un SOPK ) et de montrer le nombre important de petits follicules (plus de 12), Chaque petit follicule doit mesurer 2 à 9 millimètres de diamètres et le volume ovarien (10 ml) ne doit pas présenter de kyste ou de follicule dominant. En effet, contrairement à ce que pourrait laisser penser le nom de syndrome polykystique des ovaires, ce ne sont pas des kystes qui sont observés lors de l’échographie, mais les petits follicules qui s'accumulent dans l'ovaire au lieu de poursuivre leur croissance.
L’échographie à elle seule, ne permet pas de poser le diagnostic de SOPK. En effet, une minorité de femmes peuvent présenter ces mêmes résultats, sans être atteintes du SOPK.
Une laparoscopie
Enfin, une laparoscopie peut parfois être préconisée pour mesurer les ovaires et observer la muqueuse endométriale.
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Sources :
- deuxiemeavis.fr
- ameli.fr
- esp'opk.fr
- Inserm.fr
Publication le 22/08/2022 par Elisabeth Godot
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