Osez prendre part à la décision médicale !

Depuis 2002 et la loi Kouchner sur le consentement éclairé, le patient est placé au cœur de la décision médicale. Il ne se contente plus d’exposer ses symptômes, de recevoir un diagnostic et de suivre un traitement : il est acteur de son parcours de soins. Cette loi lui garantit d'avoir toutes les informations nécessaires à la prise d'une décision liée à la santé. C'est au patient que revient cette décision, et non au corps médical : celui-ci est vu comme un partenaire plutôt que comme un décisionnaire. 

S’informer en amont

Avec l’essor d’Internet, les patients sont de plus en plus nombreux à rechercher sur des sites santé ou des forums des informations relatives à des symptômes, un diagnostic… Ainsi, selon le baromètre web & santé Hopscotch Listening Pharma, 49 % des Français sont des « internautes santé » : ils consultent Internet lorsqu'ils ont un problème de santé. Mais de nombreux contenus digitaux s'avèrent très génériques et anxiogènes. C'est pourquoi il est nécessaire d'identifier des sources fiables et de vérifier avec son médecin traitant ou son spécialiste la pertinence des contenus consultés. En effet, le patient n'ose pas toujours évoquer avec le corps médical ce qu'il a lu sur Internet. Pourtant, cela permet d'évaluer la fiabilité des contenus, mais aussi d'évoquer les doutes, les questions ou craintes qu'ils peuvent susciter. 

Être au cœur de la décision pendant la consultation

Chez un ùmédecin généraliste, la durée moyenne d’une consultation est de 18 minutes, selon la Drees. Cela laisse peu de temps au patient pour s’approprier une décision médicale.  C’est pourquoi il importe de bien préparer sa consultation, de réfléchir à certains points pour faire en sorte d'aboutir à une décision partagée ; c’est la clé d’une prise en charge efficace. Est-ce que le traitement, ou son mode d’administration, est adapté à mon style de vie, à ma personnalité ? Quelles sont ses contraintes, suis-je prêt à les accepter ? Est-ce que je le tolère bien ? Si ce n’est pas le cas, quelles sont les alternatives ? En cas de maladie grave, jusqu’où suis-je prêt à aller ? Autant de questions qui permettent de nouer une alliance thérapeutique entre le professionnel de santé et le patient. Le premier détient la connaissance médicale ; le second connaît son corps, son histoire, ses limites. C’est en combinant les deux approches que le parcours de soins se retrouve optimisé, et l’observance du traitement, renforcée.

Et après la consultation, que faire en cas d’interrogations ?

Il est fréquent que le patient sorte d'une consultation avec de nombreuses questions, parfois des doutes, sur le diagnostic établi ou le protocole de soins. Il ne faut pas hésiter à solliciter à nouveau son médecin pour lui exprimer des réticences ou demander des précisions. Les associations de patients constituent également des interlocuteurs privilégiés : elles permettent à des patients atteints de la même pathologie de partager leur vécu, leur expérience de la maladie. Il en existe plus de 15 000 en France métropolitaine. Si des doutes subsistent, il est aussi possible de demander un deuxième avis médical. Cette démarche ne consiste pas à remettre en cause les compétences du premier médecin. Il s’agit d’ouvrir un dialogue, de s’entourer de spécialistes pour discuter d’un diagnostic ou d’un traitement, et ainsi, d’avoir toutes les cartes en main pour prendre une décision éclairée.

Sources :

• Baromètre web & santé Hopscotch Listening Pharma
  https://fr.slideshare.net/AgenceHopscotchFR/baromtre-web-sant-hopscotch
• Etude de la Drees sur les médecins généralistes
  https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications/etudes-et-resultats/deux-tiers-des-medecins-generalistes-liberaux-declarent-travailler