Fracture, entorse, opération… les questions que tous les sportifs se posent

En cas de problème orthopédique, à cause d’un accident, d’une chute ou d’une pathologie des os ou du cartilage, quand reprendre le sport ? Quels bénéfices le sport peut-il apporter ? Quel sport adopter ? Dans cet article, on fait le point sur les questions que les sportifs peuvent se poser lorsqu’ils sont face à un problème orthopédique.

Entorse, fracture… respecter la durée d’immobilisation

La plupart des atteintes orthopédiques liées à un traumatisme (entorse, fracture, luxation…) exigent une période d’immobilisation, au cours de laquelle la pratique d’un sport est exclue. Il en va de même dans un contexte post-opératoire (après une chirurgie pour soigner une hernie discale, par exemple).  

Il est essentiel de ne pas bouger le membre atteint (cheville, genou, poignet, épaule, cou, bassin…) durant la durée prescrite par le médecin. C’est le moment de la cicatrisation et de la réparation. Ne pas respecter cette période d’immobilisation expose le patient à plusieurs risques :

• une moins bonne consolidation, un retard de consolidation, voire une absence de consolidation,
• une perte d’amplitude de mouvement temporaire ou permanente
• une perte de force temporaire ou permanente
• un allongement de la phase douloureuse voire des douleurs chroniques

Très souvent, ce temps d’immobilisation s’accompagne de séances de kinésithérapie. La rééducation fonctionnelle va permettre au patient de récupérer progressivement les activités physiques et sportives, d’où l’importance de suivre rigoureusement les séances prescrites.

Quand reprendre le sport ?

Bien entendu, tout dépend de l’atteinte, sa localité, sa gravité… En général, il faut attendre que le membre ne soit plus douloureux au repos ainsi qu’au mouvement. Dans tous les cas, il est nécessaire de consulter son médecin avant de reprendre le sport afin d’avoir son aval.

Pour une entorse bénigne de la cheville, par exemple, il faut compter une à trois semaines avant de reprendre le sport (quatre à six semaines en cas d'entorse moyenne, et six semaines à trois mois en cas d'entorse grave). Pour une rupture du ligament croisé antérieur du genou, l’activité physique est généralement reprise à partir de la huitième semaine, de manière progressive et modérée. Pour un sport plus intense, il faut attendre plusieurs mois. Pour une chirurgie liée à une hernie discale, la reprise du sport intervient après un délai de trois à six mois.

Il est à noter que si le sport en lui-même est à l’origine de la problématique orthopédique (dans le cas d’une usure des ligaments,  des cartilages…), il peut être recommandé de changer d’activité sportive.

Le port d’orthèse pour reprendre le sport

Le port d’orthèses et attelles de maintien peut faciliter la reprise du sport. En effet, ces dispositifs médicaux permettent de maintenir une articulation ou un membre, et d’améliorer la proprioception. Ce terme se réfère à la perception (consciente ou inconsciente) du positionnement de notre corps dans l’espace. C’est grâce à la proprioception que nous tenons en équilibre.

Ainsi, les genouillères, chevillères, épaulières, coudières… de sport peuvent être prescrites par le médecin afin de faciliter la reprise du sport.

Quel sport pendant la période d’immobilisation ?

Tout dépend de la localisation de la lésion. Une fracture du coude n’empêche pas de pratiquer le vélo d’appartement mais les sports de raquette seront formellement interdits. Pour une entorse à la cheville, il faut évidemment éviter les impacts sur cette zone. La natation avec un pull-buoy (flotteur) placé entre les cuisses permet de nager le crawl sans mobiliser la cheville. En revanche, les atteintes du tronc (bassin, dos, cou) permettent beaucoup moins de mouvements et donc de sports.

Par ailleurs, si le patient est atteint d’une ALD (Affection Longue Durée), il peut bénéficier de séances  d’Activité Physique Adaptée (APA) prescrites par son médecin (généraliste ou spécialiste). Ce dispositif, appelé « sport sur ordonnance », s’adresse notamment aux personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde, de scoliose idiopathique ou de spondylarthrite (sévère).

Il est aussi possible de suivre des séances d’activité physique adaptée, sans ordonnance. Les Maisons Sport-Santé, présentes sur tout le territoire, accueillent toutes les personnes qui souhaitent s’engager dans une démarche de sport-santé. Les activités physiques sont encadrées par des professionnels de la santé et du sport. Elles permettent au public de suivre un programme de sport-santé personnalisé. On peut ainsi trouver le sport le plus adapté au problème orthopédique rencontré.

Le sport pour accélérer la guérison

L’activité physique participe à la cicatrisation et à la récupération. La remise en contrainte de la zone atteinte est même nécessaire, une fois passée la durée d’immobilisation et après avis favorable du médecin : elle augmente la vascularisation, participe à maintenir des tissus de bonne qualité et favorise donc la cicatrisation. Elle permet un renforcement musculaire et de gagner en amplitude articulaire après une immobilisation longue, qui a pu entraîner de la raideur et une fonte musculaire. L’activité physique permet de diminuer les douleurs dues à la lésion et à l’immobilisation.

L’exercice physique, en particulier lorsqu’il est pratiqué avec un kinésithérapeute, présente un autre avantage non négligeable : la remise en confiance. En effet, un patient traumatisé par un accident ou qui vient de subir une opération ayant restreint son autonomie peut avoir certaines peurs à bouger, à réaliser certains mouvements ou à vivre à nouveau sans matériel (béquilles, chaise roulante, canne, strap…). Certaines personnes développent même une phobie de bouger, appelée kinésiophobie.

Consulter un chirurgien orthopédique dans une clinique du sport

Il existe de nombreuses cliniques du sport et de chirurgie orthopédiques spécialisées dans le sport. Il n’est pas nécessaire de se tourner vers ces structures lorsqu’on est confronté à un problème orthopédique. Toutefois, consulter un praticien spécialisé peut être bénéfique pour les patients qui pratiquent le sport de manière régulière, ou professionnelle.

Sources :

• France Assos Santé
  https://www.france-assos-sante.org/
• Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologie
  http://www.sofcot.fr/
• Ordre des masseurs-kinésithérapeutes : http://www.ordremk.fr
• Assurance Maladie, Entorse de la cheville : reprise des activités et évolution : ameli.fr/assure/sante/themes/entorse-cheville/reprise-activites-evolution 
  
• Ministère des Sports, Les Maisons Santé-Sport : https://www.sports.gouv.fr/maisons-sport-sante-388