L'ostéoporose une maladie grave pourtant sous estimée

L’ostéoporose est une maladie largement répandue au sein de la population. 5,5% des Français sont touchés selon l'INSERM. Pourtant, c'est une pathologie qui reste encore sous-estimée. Généralement considérée comme silencieuse, c’est une menace sérieuse qui peut entraîner des conséquences graves sur la santé, une perte d’autonomie importante et donc une qualité de vie altérée.

Découvrons le mécanisme de cette maladie et comment la traiter.

Qu’est-ce que l’ostéoporose ? 

L'ostéoporose est une maladie osseuse caractérisée par une diminution de la densité et de la qualité des os, les rendant fragiles et plus sujets aux fractures. Normalement, les os sont constamment renouvelés, avec des cellules osseuses appelées ostéoblastes construisant de nouveaux os et des cellules appelées ostéoclastes décomposant l'os ancien. 

Dans l'ostéoporose, le déséquilibre entre ces processus conduit à une perte osseuse excessive.

La diminution de la densité osseuse affaiblit la structure osseuse, augmentant ainsi le risque de fractures, en particulier au niveau des hanches, de la colonne vertébrale et des poignets.

Quels sont les facteurs de risque de l'ostéoporose ?

Plusieurs facteurs de risque peuvent accroître la probabilité de développer l'ostéoporose. Certains de ces facteurs sont modifiables, tandis que d'autres sont inhérents à des caractéristiques personnelles.

Les principaux facteurs de risque comprennent l'âge avancé, en particulier pour les femmes ménopausées, car la diminution des hormones sexuelles pendant cette période peut contribuer à la perte osseuse.

Le sexe est également un facteur, les femmes étant plus susceptibles de développer l'ostéoporose que les hommes.

Un faible poids corporel, une carence en calcium et en vitamine D, ainsi qu'un historique familial d'ostéoporose augmentent également le risque. Des habitudes de vie telles que le tabagisme, la consommation excessive d'alcool, un régime pauvre en calcium, le manque d'exercice physique et l'utilisation prolongée de certains médicaments, tels que les corticostéroïdes, peuvent aussi contribuer à la fragilité osseuse.

La prise de conscience de ces facteurs de risque peut aider à adopter des mesures préventives et à favoriser une gestion proactive de la santé osseuse, y compris des examens réguliers et des ajustements du mode de vie lorsque cela est nécessaire.

Quels sont les symptômes de l'ostéoporose ?

L'ostéoporose est souvent qualifiée de "maladie silencieuse" car elle ne présente généralement pas de symptômes évidents au début.

Cependant, à mesure que la maladie progresse, certaines manifestations peuvent se manifester. Les symptômes possibles de l'ostéoporose incluent :

• Des fractures dites "fragiles" : les os fragiles sont plus susceptibles de se fracturer, et les fractures liées à l'ostéoporose surviennent souvent au niveau des hanches, de la colonne vertébrale et des poignets.
• Des douleurs dorsales : des douleurs dans le dos, parfois causées par des fractures vertébrales, peuvent être un signe d'ostéoporose.
• Une perte de taille : des fractures vertébrales non diagnostiquées peuvent entraîner une perte de taille au fil du temps.
• Une posture voûtée : une courbure de la colonne vertébrale, également appelée cyphose, peut se développer à la suite de fractures vertébrales.

Il est important de noter que ces symptômes peuvent ne pas apparaître avant que la maladie ne soit à un stade avancé. La prévention et la détection précoce à travers des examens de densité osseuse sont indispensables pour le traitement efficace de l'ostéoporose.

Quelles sont les douleurs typiques de l'ostéoporose ?

L'ostéoporose est fréquemment qualifiée de "maladie silencieuse" car elle ne provoque généralement pas de douleurs spécifiques au début. Cependant, certaines douleurs peuvent survenir à mesure que la maladie progresse.

Les symptômes courants incluent des douleurs dorsales, qui peuvent résulter de fractures vertébrales. Ces fractures peuvent être insidieuses et causer une douleur sourde ou aiguë dans la région touchée.

Comment fait-on un diagnostic d'ostéoporose ?

Le diagnostic de l'ostéoporose repose généralement sur l'évaluation de la densité minérale osseuse (DMO) ou ostéodensitométrie, qui mesure la quantité de minéraux osseux dans une région spécifique du squelette.

Voici comment le diagnostic d'ostéoporose est effectué :

En premier lieu, lors d'un examen médical, le professionnel de la santé commencera par recueillir des antécédents médicaux complets, y compris des informations sur les facteurs de risque tels que les antécédents familiaux, la ménopause chez les femmes, le régime alimentaire et l'activité physique.
Un examen physique peut être effectué pour évaluer la posture, la taille et détecter d'éventuelles déformations de la colonne vertébrale, qui pourraient indiquer des fractures vertébrales.

En termes d’examen spécifique, la densitométrie osseuse est l'examen de référence pour le diagnostic de l'ostéoporose. Il s'agit d'une radiographie à faible dose, généralement effectuée au niveau du col de fémur et de la colonne lombaire. Les résultats sont comparés à une norme établie pour déterminer la densité minérale osseuse.

En plus de la densité minérale osseuse, le professionnel de la santé prendra en compte d'autres facteurs de risque tels que l'âge, le sexe, l'historique de fractures, le tabagisme, la consommation excessive d'alcool et la prise de certains médicaments.

Quels sont les traitements de l'ostéoporose ?

Le traitement de l'ostéoporose repose sur une approche globale visant à renforcer les os et à réduire le risque de fractures.

Dans cette perspective, les professionnels de la santé peuvent recommander des ajustements du mode de vie, tels que l'adoption d'une alimentation riche en calcium et en vitamine D, essentiels à la santé osseuse.

L'exercice physique, en particulier les activités de renforcement musculaire, est également encouragé pour améliorer la densité osseuse et réduire les risques de chutes.

En ce qui concerne les médicaments, les bisphosphonates sont souvent prescrits en première ligne pour ralentir la perte osseuse. Des options telles que les inhibiteurs de la dégradation osseuse ou les traitements hormonaux peuvent aussi être envisagées en fonction des besoins spécifiques du patient.

L'évaluation individualisée des facteurs de risque, des antécédents médicaux et des préférences du patient sont essentiels pour élaborer un plan de traitement efficace.

L’intérêt d’un deuxième avis

L’ostéoporose est une maladie grave, comme le souligne l’AFLAR (Association Française de Lutte Antirhumatismale). La multiplicité des traitements disponibles peut paraître complexe et c’est pourquoi un deuxième avis peut être une opportunité pour le patient qui souhaite se rassurer sur son traitement (en particulier pour les patientes ménopausées), ou sur les modes d’interventions pour une fracture (médicamenteuse ou chirurgicale).

Pour plus d’informations ou un accompagnement, l’AFLAR dispose de plusieurs outils : une hotline, une application et un site internet.

Sources :

• INSERM, Ostéoporose, des os fragilisés à risque de fracture : https://www.inserm.fr/dossier/osteoporose/#:~:text=L'ost%C3%A9oporose%2C%20une%20maladie%20de%20plus%20en%20plus%20fr%C3%A9quente,-Avec%20l'allongement&text=Ainsi%2C%20le%20nombre%20de%20personnes,5%20%25%20de%20la%20population%20totale.
• HAS, les médicaments de l'ostéoporose : https://www.has-sante.fr/jcms/c_1751307/fr/les-medicaments-de-l-osteoporose
• Site de l'AFLAR : https://www.aflar.org/